Le 17 juillet 2018, ma fille-guide avait 7 mois. On venait avec mon conjoint de faire quelques photos pour immortaliser mon allaitement et ça a fait tilt dans ma tête. Je me suis dit : et si on faisait des shootings comme ça, en pleine nature, mais à plusieurs femmes / familles qui allaitent ? Si on parlait de poésie, d’Amour et d’Allaitement maternel à plus grande échelle ? Peut-être que germait déjà en moi l’idée d’un “combat”, celui de la démocratisation de l’allaitement maternel dans une société où il est si peu valorisé, jugé et même pointé du doigt “au delà d’un certain âge”… Mais là où il y a quelques années j’aurais pu mener un combat frontal, poing levé, je crois qu’à présent, j’ai envie de mener un autre combat! Un combat par l’image, un combat par les mots, un combat de la mélodie du cœur ! 

Alors on a timidement lancé notre projet photographique un peu à l’arrache, sans y avoir réfléchi, via une story sur Instagram… Ce projet qui a trouvé son nom un peu plus tard : Motherhood into the Wild. En 2018 et 2019, on a fait 11 shootings aux 4 coins de la France, on a rencontré et photographié 122 familles. Ces rencontres étaient toujours fluides, justes, belles. Les mamans allaitaient leurs bébés, bambins, enfants en toute sécurité, dans la joie et dans le partage avec les autres familles ! Pour tous et toutes, c’était évident. Évident de se rencontrer car nous portions les mêmes valeurs, évident de se rassembler autour d’un projet comme celui-ci, qui milite en faveur de l’allaitement mais qui milite poétiquement ! 

A travers ce projet, j’ai longuement cheminé. Quand il a été temps de créer ce livre – Co-naître – que nous avons auto-édité en octobre 2019, j’ai rassemblé les nombreux témoignages de mamans, de papas, de grands-parents ayant participé à ce projet. Je les ai lus, relus, re-relus. Et toujours ces mêmes larmes qui coulaient sur mes joues. De puissance parfois, mais aussi de tristesse d’autres fois… et même de rage à certains moments car les violences obstétricales subies par certaines femmes aujourd’hui NE SONT PAS NORMALES. (Ce sera probablement un autre de mes combats dans le futur, mais j’attends encore que mon intuition me souffle 1. le bon moment et 2. la bonne manière de participer à ce combat à mon échelle!) Bref. 

J’ai ressenti beaucoup de gratitude et de confiance dans la réalisation de ce projet. Je l’ai fait machinalement, tel que c’était dicté. Je n’ai pas réfléchi, je n’ai pas “mentalisé”. J’ai juste ouvert mon cœur à ce que mon intuition m’avait soufflé ce 17 juillet 2018 et je me suis laissée embarquer par le tourbillon, par ce projet plus grand que moi, par l’ampleur qui nous a si souvent dépassés. Mais on l’a fait… et quelle fierté! Ce projet, sa mise en œuvre, sa réalisation, toutes les rencontres qu’il a amenées sur mon chemin m’ont guidée, de manière évidente et non négociable vers le métier de doula. C’était une double guidance quand j’y repense avec du recul : doula est ta voie du cœur, mais n’oublie pas la photo qui est (ce projet en est la preuve) AUSSI ta voie du cœur. Alors quand j’ai réfléchi à ce que je voulais pour mon activité de doula, coupler les deux m’est apparu évident. Garder la photo et ne faire en photo que ce que j’aime… mais surtout, l’associer au métier de doula!

Une évidence. C’est le mot. A travers leurs témoignages, toutes ces femmes et tous ces hommes se sont livrés. Ils ont livré leur histoire, leurs joies, leurs peurs, leurs combats. Ils ont livré ces moments où tout semble aller à l’inverse de ce que l’on voudrait, ces moments où certaines familles ont même failli perdre ou perdu un enfant… Ils ont aussi livré leurs peines, leurs difficultés, leurs douleurs, leurs échecs… et je me suis sentie gardienne de ce trésor confié, gardienne de ces histoires de vie puissantes ! D’ailleurs plusieurs mamans qui ont participé à ce projet et confié leurs histoires m’ont exprimé que le fait de s’être déposées via ce témoignage, le fait de raconter ainsi un passage de vie qu’elles n’avaient pas complètement conscientisé ou qui était un peu passé aux oubliettes du cerveau a été salvateur pour elles, réparateur. 

C’est là que j’ai compris. Ces moments uniques, hors du temps, entre personnes qui se comprennent et qui ont des valeurs similaires ont été enrichissants pour tous. Enrichissants d’une manière qu’on n’avait pas soupçonnée. Ils ont guéri parfois un mal-être corporel que certaines femmes trainaient depuis leur tendre enfance, ils ont guéri une solitude dans ce choix qu’est la parentalité proximale, ils ont guéri la peur de mal faire voyant qu’à côté d’eux il y avait des êtres humains parents et imparfaits… Bref, ils ont guéri ce qui avait besoin d’être guéri à ce moment là, lors de cette rencontre là avec ces personnes là, grâce à la magie du lieu et de l’instant! 

Vous voyez où je veux en venir ? C’est précisément là que la ”photographie médecine” prend tout son sens ! 

“Le mot ‘médecine’ est très connoté en Occident. Il fait référence aux médecins, c’est à dire à ceux qui ont réalisé des études de médecine. (…) Si nous dégageons le mot ‘médecine’ de son contexte scientifique, si nous le déménageons hors des cabinets et des hôpitaux, ils signifie “permettre à la personne d’être en bonne santé”. Or, la médecine dite “académique” semble bien plus tournée vers la maladie que vers la santé.”

Extrait du livre de Marianne Grasseli Meier - Le réveil des gardiennes de la Terre

Pour moi, la “médecine” ce sont les talents naturels d’une personne, sa capacité à œuvrer pour le monde et les autres avec facilité grâce à un domaine en particulier ! 

Ma médecine, enfin, l’une de mes médecines, c’est l’Art et plus spécifiquement la photographie. Alors cette photographie “médecine” c’est pour moi une manière de mettre mon talent complètement au service des autres, de leur empowerment, de leur guérison personnelle. C’est incarner celle que je suis entièrement : la doula d’un côté, la photographe de l’autre. Réunir mes talents dans une proposition photographique particulière qui permette aux femmes de se voir telles qu’elles ne se sont peut être jamais vues, qui leur permet de se choisir enfin, de choisir ce corps qu’elles ont trop longtemps détesté, et d’en avoir une image juste, douce et agréable.  

Avec ces séances, mon but est de permettre aux femmes de se réconcilier, de se réparer, de guérir cette relation conflictuelle avec elles-mêmes, d’exprimer leur Vérité, leur médecine personnelle, leurs talents. Leur permettre de se dévoiler au monde, de démarrer un nouveau cycle en sortant de leur tanière et en faisant face à elles-mêmes pour grandir, enfin, et s’épanouir : offrir au Monde qui elles sont au plus profond d’elles mêmes !

Tout cela n’a jamais eu plus de sens que dans cette période particulièrement intense du confinement lié à la pandémie du Covid-19. La Terre-mère se régénère en notre absence et nous prouve qu’il est encore temps. Il est encore temps de prendre soin d’elle, il est encore temps de se poser pour réfléchir à qui nous sommes et ce que nous voulons pour nous et pour le monde… Il est encore temps de faire autrement et de concilier activités humaines et environnement. Je suis persuadée au plus profond de moi que cet évènement particulièrement intense pour nous tous.tes va amener de grands changements et va permettre à nombre d’entre nous de repenser leur rôle sur cette Terre. Qu’est-ce que j’aime vraiment faire ? Qu’est-ce que je fais facilement ? Que me souffle mon intuition ? Que disent mes rêves les plus inavouables ? Qu’est-ce qui me fait peur ? Qu’est-ce qui me terrifie ? Bien souvent on a tendance à fuir ce qui nous terrifie! Or, c’est en allant vers nos ombres, vers ce qui nous fait peur, que l’on grandit vraiment. C’est là que l’on règle ce qui doit l’être et que l’on fait un bond dans nos Vies, pour le meilleur! 

Bref, une séance photographie médecine est bien plus qu’une simple séance photo. C’est un vrai moment pour toi, une occasion de t’offrir un cocon de douceur et d’élever tes Vibrations. C’est une séance photo qui célèbre la Femme, la louve tapie tout ce temps au fond de toi. Célébrer l’avènement d’un nouveau cycle et le courage d’être Soi avec un grand S. Honorer ce passage, honorer l’enfant intérieur blessé qui s’exprime et qui guérit enfin, honorer la lionne qui sommeillait en toi et qui rugit à présent. Célébrer ce moment de vie, ces changements et cette situation “entre deux” très inconfortable mais ô combien salvatrice pour avancer avec confiance et conscience dans ce nouveau Monde! Célébrer celle en toi qui marche Grande et droite sur son chemin de Vie, même quand celui-ci fait peur, même quand celui-ci fait les montagnes russes, même quand celui-ci s’assombrit. Car je te le garantis : après la nuit, la lumière revient toujours au petit matin ! Et c’est cette part de Lumière en toi qui va briller fort et faire de cette séance un souvenir intense et transformateur ! 

Marche grande. Avance et trouve ta médecine personnelle. Elle, et elle seule te guidera et te permettra de faire des choix de Vie en adéquation avec celle que tu es au fond de toi !

Pour illustrer cette vision de la photographie médecine, je vous partage le merveilleux témoignage réalisé par Marion qui avait participé au tout premier shooting du projet Motherhood into the Wild en 2018 et qui a bénéficié de ma toute première séance photographie médecine en février 2020 : 

“Il est communément admis que le jour où l’on se décide à aller voir un accompagnant ou un thérapeute quel qu’il soit, et où l’on fait le pas de prendre un premier rendez-vous, on dit qu’une bonne part du travail de guérison est déjà en marche. Parce que l’on a pris l’engagement envers soi-même, et envers un autre humain, de débuter un chemin vers le bien, vers le mieux

Ma rencontre avec Andréa a eu lieu de cette façon, à la différence près que je n’avais aucune conscience d’entrer dans un processus qui allait guérir une partie de moi. 

Après tout, j’avais simplement répondu à un appel sur Instagram, pour ce qui devait être un modeste projet, dans l’idée de photographier des mamans allaitantes. Pas d’autre ambition apparente que de se réunir entre parents ayant fait le choix du maternage proximal, et d’immortaliser ces moments… Le projet Motherhood into the Wild n’en n’était qu’à ses balbutiements, et il en était de même pour moi. Rien de grandiose, en apparence. Et pourtant ce qui était en marche a participé à bouleverser ma vie! 

Pourquoi? Parce que j’ai répondu présente à ce qui représentait pour moi une crainte, une peur même : me mettre face à mon image. Et puis une seconde peur s’y mêlait : depuis que j’étais devenue mère, je m’étais beaucoup isolée, par crainte des remarques, des avis, par épuisement aussi de me sentir si différente dans ma façon d’envisager ma maternité.

J’envoyais ce message à la vie : “J’ai peur, mais j’y vais!”

Je n’avais jamais apprécié être prise en photo, et encore moins avec les kilos pris pendant ma grossesse, mais le regret d’avoir si peu d’images de moi enceinte, et avec ma toute petite qui avait alors 4 mois, m’a aidée à passer le cap. Et la magie a opéré!

Pendant le shooting, tout était fluide, naturel, sans manières. Le regard bienveillant d’Andréa et Ghérard, leur talent pour saisir la lumière et les instants de grâce, et surtout cette incroyable façon de faire ressortir en image ce que l’on est au fond de nous… Ce shooting était un voyage en lui-même! Et plus encore, la confiance qu’ils instaurent permet d’oser être soi, libérer la part de nous qui complexe et se dévalorise. Et montrer celle qui rayonne, qui s’amuse, qui vibre, qui vit! 

Mon rapport à mon corps et à mon image a fait un bond de géant lors de cette première rencontre. Pendant la séance, j’ai senti une peur se libérer, j’ai accepté de me montrer telle que j’étais, j’ai même fait le choix de me dévêtir pour certaines photos, ce qui me  paraissait totalement irréaliste quelques heures plus tôt. Et puis après, en voyant les images, j’ai compris que la vision que j’avais de moi était totalement décalée. J’ai pu apercevoir une beauté que je ne m’étais jamais reconnue. C’était bouleversant!

C’est donc tout naturellement que j’ai aussi fait appel à Andréa cette année lorsqu’après de longs mois de transformation intérieure, j’ai voulu immortaliser la nouvelle moi en images, et utiliser les clichés pour mon site internet, et mes réseaux sociaux.

Là aussi, j’ai constaté qu’un phénomène transformateur était à l’oeuvre : les premiers temps mon corps était crispé, mon visage et mon sourire aussi, comme reflet de ma tension intérieure : me sentir regardée, me savoir photographiée n’est pas naturel pour moi et me met face à ce que je crains le plus : le jugement et le regard de l’autre. Mais là encore, le naturel d’Andréa et sa bienveillance, m’ont permis d’expérimenter un certain détachement, puis l’envie de jouer de mon image, de faire la paix avec elle, de profiter d’un instant pleinement à moi. 

Alors si vous vous sentez étrangère à vous même, si le regard que vous portez sur vous a toujours été biaisé, et douloureux. Si vous faire photographier a toujours été une épreuve mais qu’une part de vous en souffre et aimerait faire la paix avec ce corps qui donne tant… Ou si au contraire, vous vivez des transformations intérieures profondes et avez le désir d’en garder de précieux souvenirs, je ne peux que vous recommander chaudement Andréa, sa douceur, sa puissance et sa magie!

Marion G. - Coach - Bloom & Rise

“La gardienne de la Terre retrouve son propre pouvoir sur sa vie.

Elle accompagne chacun et la Terre elle-même dans ce processus.” 

– Marianne Grasseli Meier – 

Textes et photos : Andréa Malterre – Centaurea Doula

Texte et photos non libres de droits.